Pourquoi faire la boucle du mont Albert

Le mont Albert est l’une des randonnées les plus difficiles au Québec¹. Elle a été ma première marche en forêt et c’est aussi celle qui m’a donné la piqûre. De nombreuses personnes se donnent comme défi d’atteindre le sommet, mais trop peu décident de faire la boucle complète. Pourtant, l’aventure commence lorsqu’on traverse le plateau pour explorer le versant sud de la montagne. C’est le Tour-du-Mont-Albert. Et vous devez le faire pour les quatre bonnes raisons suivantes.

Descendre la pente abrupte

Habituellement, les gens préfèrent commencer par l’ascension soutenue de 850 mètres afin de se rendre au sommet plus rapidement. Par contre, la montée est essoufflante et la forêt, très dense. Il y a donc peu de points de vue. Pour une personne qui ne marche pas souvent en nature, c’est assez intense et décourageant par moments.
Un des avantages de faire la boucle est de pouvoir l’effectuer dans l’autre sens (terminer avec le sommet et la descente vers le centre de découverte et de services de la Sépaq). C’est beaucoup plus facile de descendre la pente abrupte en s’aidant de bâtons de marche et, comme le paysage est peu visible, on peut y aller d’un petit pas de course. De plus, avant d’entamer la descente, on profite de la vue imprenable au sommet. Et peut-être même d’un coucher du soleil. Tout simplement magique.

Marcher sur des « roches lunaires »

Comme personne ne m’avait donné ce truc, j’ai gravi le mont Albert « à l’endroit ».

On a sauté de roche en roche pour se rendre jusqu’au pied de la Grande Cuve. On aurait dit qu’on était sur la lune. En tout cas, je ne me sentais vraiment pas au Québec. On a ensuite traversé le plateau. Une pause bien méritée pour mieux admirer le paysage.

Oups… on n’a plus d’eau!
Rendus au sommet, on a manqué d’eau. Par chance, on avait des pastilles qui purifient l’eau. Si cette situation vous arrive, il est important de trouver une source d’eau qui coule abondamment. Le code d’éthique du randonneur spécifie de ne pas sortir des sentiers balisés, mais, dans une telle situation, on peut faire une exception. Depuis cette mésaventure, je ne pars jamais sans mes deux litres d’eau.

Traverser une forêt enchantée

La dernière portion du sentier traverse une forêt de cèdres dense et sombre. On aurait dit une forêt enchantée. On n’entendait que le bruit de nos pas et parfois le hululement d’un hibou. Un peu plus loin, on a croisé une immense étendue d’eau d’où émergeaient de grosses roches. Après un moment, on a aperçu le centre de découverte et de services de la Sépaq. L’aventure était terminée. J’étais fatiguée, fière et heureuse. Le soleil était plus bas à l’horizon, mais il brillait encore.

Cette première randonnée m’a donné envie d’explorer la nature sauvage québécoise. Un espace rempli de paysages insoupçonnés. Nul besoin d’aller à l’autre bout du monde pour s’émerveiller.

Faire une vraie expédition dans le bois

Partir toute une journée en forêt, c’est bien différent que de marcher pendant deux ou trois heures. Le Tour-du-Mont-Albert est toute une expérience, une vraie aventure. C’est un endroit où l’on croise peu de gens et où l’on voit une variété de paysages impressionnants (pas uniquement au sommet). Ça nous aide à nous reconnecter à la nature et à soi-même.

Pour moi, la randonnée est un défi à la fois sportif et mental. Ce n’est pas d’atteindre le sommet à tout prix, mais de prendre le temps d’observer les fleurs, les arbres, les champignons et même les perdrix. C’est une méditation active. On se concentre sur le sentier, les obstacles et son propre souffle. C’est un moment marquant qu’on partage avec des gens qu’on aime.

Où dormir

Je recommande de camper dans le parc national de la Gaspésie. Il y avait un lac juste devant notre terrain.

Si vous restez quelques jours dans le parc national de la Gaspésie, je suggère d’explorer le mont Xalibu. La montée est assez abrupte, mais le sentier est beaucoup plus dégagé que celui du mont Albert. Il y a donc de nombreux points de vue qui rendent l’expérience plus agréable. Et que dire du sommet rempli de grosses roches. La vue y est incroyable. De plus, comme il est un peu moins populaire que le mont Albert, il y a peu de gens au sommet. C’est une marche aller-retour de 10,6 km sur un dénivelé 540 mètres. Alors que j’aime le mont Albert pour ses paysages variés, j’adore le mont Xalibu pour son sommet tranquille.

Bonnes pratiques et conseils pour bien s’équiper

Code d’éthique du randonneur

Pensez-vous à dire à au moins une personne où vous allez? Apportez-vous toujours votre trousse de premiers soins? Il est important de planifier ses sorties pour sa sécurité. On doit aussi respecter les autres. Lorsqu’on fait jouer de la musique très fort sur un haut-parleur portable, on peut gâcher l’expérience des gens qui nous entourent.

Sans oublier l’environnement. Comme randonneur ou randonneuse, on a une immense responsabilité. Lors de ma marche au mont Albert, j’ai fait plusieurs arrêts-collation, dont un avec un lièvre (on n’a rien partagé avec lui, évidemment). C’est important de ne jamais nourrir les animaux en forêt. On ne veut pas qu’ils deviennent dépendants des humains et perdent leurs réflexes naturels de chasseurs. Ils risquent de mourir si personne n’est présent pour les nourrir. De plus, on doit toujours rapporter ses déchets avec soi.

Rando Québec, un organisme sans but lucratif qui fait la promotion de la randonnée pédestre et de la raquette à travers le Québec, a mis en ligne un code d’éthique du randonneur qui se lit en quelques minutes. C’est important de le consulter pour assurer la bonne pratique des activités pédestres.

Bien s’équiper pour une randonnée en forêt

C’est grâce à mes pastilles pour purifier l’eau que j’ai pu me réhydrater au sommet du mont et terminer la randonnée. Lorsqu’on entreprend une marche en nature, surtout une de ce niveau, on doit s’assurer d’avoir en sa possession l’équipement adéquat.

Encore une fois, Rando Québec peut vous aider grâce à sa liste « S’équiper pour partir l’esprit léger » qu’il est même possible de télécharger. Sur cette page, on propose également des trucs pour bien charger son sac à dos.

À chaque personne, sa montagne

La randonnée est une activité accessible. Pas besoin de s’entraîner des mois avant de se lancer. Peu importe ses aptitudes, on peut trouver une montagne à son niveau. Que vous souhaitiez découvrir les nombreux sentiers du secteur Grande-Vallée du Parc régional de la Forêt Ouareau ou réaliser le 75S (75 sentiers pour explorer le Québec), vous ne manquerez pas de choix au Québec.

Pour ma part, je rêve un jour de faire la traversée du Sentier national au Québec pour marcher d’Ottawa jusqu’à la pointe de la Gaspésie.

Outils pratiques conçus par Rando Québec

• Trousse du randonneur
• Évaluer son itinéraire selon son niveau

Citations :

1. Durand K. Derrière les splendeurs du mont Albert [Internet]. Sepaq.com. 2021. [cité 28 juin 2022]. Disponible au : www.sepaq.com/blogue/splendeurs-mont-albert.dot
2. Idem

Sources :

1. Durand K. Derrière les splendeurs du mont Albert [Internet]. Sepaq. 2021. Disponible au : www.sepaq.com/blogue/splendeurs-mont-albert.dot
2. Le point de départ de toutes vos randonnées [Internet]. Rando Québec. Disponible au : https://www.randoquebec.ca/